La sexualité avec une maladie ou un handicap : un sujet tabou peu souvent abordé !

Le sentiment amoureux ou l’attirance sexuelle ne disparaissent pas avec l’arrivée de la maladie ou du handicap.

Qu’importe la maladie ou le handicap auquel nous sommes confrontés, nous avons tous une identité sexuelle qui nous est propre.  Le sentiment amoureux ou l’attirance sexuelle ne disparaissent pas avec l’arrivée de la maladie ou du handicap. En d’autres termes, la sexualité fait partie intégrante de nos vies. Que nous soyons marié, en couple ou célibataire, nous avons tous droit à une sexualité.

À première vue, vivre pleinement sa sexualité n’est pas toujours évident. Il est un fait que ces situations de handicap nouvelles ou congénitales (de naissance), ainsi que la gestion de la maladie avec les douleurs chroniques, les traitements chirurgicaux, médicaux ou encore le stress peuvent altérer ou bouleverser la sexualité.

Le monde médical face à la sexualité des malades et des personnes en situation de handicap

Tout d’abord il faut dire que le monde médical a l’habitude d’être confronté à la souffrance physique et/ou psychologique. À ce jour, on constate que la question de l’épanouissement sexuel n’est pas toujours prioritaire pour les soignants.

Il est à noter que le processus de guérison procure une certaine satisfaction pour les équipes médicales. Mais la question du plaisir sexuel et de la libido sont souvent laissés de côté. Il semblerait que peu de soignants abordent le sujet de la relation affective et de la vie amoureuse des personnes malades ou en situation de handicap.

Ces freins au plaisir sexuel et à la libido

Globalement la baisse de la libido suite à un traitement médicamenteux est un sujet difficilement définissable. En effet, est-ce les médicaments ou la présence de la maladie qui entraîne une baisse de désir ? Et le monde médical éprouve parfois des difficultés à y répondre.

Quoi qu’il en soit, il est clair que lorsqu’on affronte une maladie, les traitements utilisés pour réduire l’hypertension artérielle (antihypertenseurs), pour traiter les maladie coronariennes (bêtabloquants) ou encore pour diminuer les douleurs (antalgiques) participent fortement à la baisse du plaisir sexuel et de la libido.

Mentionnons que les médicaments ne sont pas les seuls responsables des troubles de la sexualité. En effet, la pathologie elle-même peut être à l’origine des troubles.

Considérons par exemple l’endométriose qui provoque une baisse de désir et une lubrification difficile. Sans parler du diabète qui à lui seul est la première cause de troubles de l’érection, du cancer de la prostate ou de la dépression.

« Gérer sa relation de couple lorsqu’on a un cancer » ou « faire l’amour quand on a un cancer » sont des questions qui reviennent souvent chez les patients.

Nous vous invitons à consulter les témoignages vidéo de Dominique et de Marie sur ce sujet :

  • Pour visionner le témoignage de Dominique « Cancers et vie de couple » cliquez ici >>
  • Pour visionner le témoignage de Marie « Cancer du sein et sexualité » cliquez ici >>

L’assistance sexuelle pour personnes en situation de handicap vivant en Belgique

À savoir que les personnes en situation de handicap peuvent bénéficier légalement d’une assistance sexuelle en Belgique. Cela dit le sujet reste toujours tabou. Mais les personnes en situation de handicap ont le droit d’être accompagnées dans leur recherche de plaisir sexuel. Pour cela il existe une association belge subsidiée : Aditi Wallonie Bruxelles – Site web : aditiwb.be

Par contre, en France, l’accompagnement sexuel pour personnes en situation de handicap est toujours assimilé à de la prostitution. Bien que le Code Pénal français ne donne pas une définition précise des actes tombant sous la qualification de prostitution.

Plus précisément, ce sont les juges de la Cour de cassation qui ont comblés cette absence de définition dans un arrêt de la Chambre criminelle du 27 mars 1996. Ainsi, les juges considèrent que la prostitution « consiste à se prêter, moyennant une rémunération, à des contacts physiques de quelque nature qu’ils soient, afin de satisfaire les besoins sexuels d’autrui ».

La législation permettant d’aborder la sexualité avec la maladie ou un handicap n’est pas la même dans chaque pays de l’Union Européenne.

Est-il possible de vivre sans sexualité ?

Qu’importe la maladie ou le handicap auquel nous sommes confrontés, nous avons tous une identité sexuelle qui nous est propre.

Tout d’abord, il est important de bien faire la différence entre le fait d’avoir des rapports sexuels et avoir une sexualité. Le rapport sexuel est une relation qui implique au moins deux personnes tandis que la sexualité peut se vivre seul (la masturbation). De plus, lors du sommeil nocturne (la nuit), le corps a une activité sexuelle totalement involontaire et inconsciente. Les érections du pénis ou du clitoris et la lubrification du matin en sont la preuve incontestable.

Ne vous inquiétez pas, ne pas avoir de sexualité n’a aucune de conséquence physique.

Que faire lorsque l’on constate une baisse de désir ou des troubles de la sexualité ?

Nous ne cesserons jamais de rappeler la nécessité d’en parler à votre médecin.

Bien sûr, ce sont des thèmes qui peuvent être parfois gênants mais ne pas en parler ne ferait qu’empirer les choses. Votre médecin généraliste est votre confident et il vous garantit que l’ensemble de ce que vous échangez avec lui restera confidentiel. N’hésitez donc pas.

Il pourra vous guider, vous proposer un traitement ou vous proposer d’aller voir un spécialiste qui pourra vous venir en aide. Ainsi, vous serez peut-être guidé vers un gynécologue si vous êtes une femme ou vers un andrologue si vous êtes un homme.

Vous pouvez aussi consulter un spécialiste en sexologie ou un psychologue. Ils prendront le temps de vous écouter et de vous accompagner dans la recherche de solutions adaptées.

En résumé, si vous vivez difficilement des troubles de la libido ne gardez pas votre souffrance sous silence : consultez !

Pour trouver à qui parler des questions liées à la sexualité avec une maladie ou un handicap.

Stent.care est le réseau social pour les malades et les personnes en situation de handicap. Il permet de rencontrer des personnes qui vivent la même situation que la votre.

Inscrivez-vous gratuitement en cliquant ici >> Stent.care

Afin de consulter l’article  » Maladie, handicap : le réseau social qui rompt l’isolement  » publié par Handicap.fr cliquez ici >>

Tu fais partie d’une association de patients ?

Contacte-nous dès à présent pour en discuter