Handicap et aménagement du logement : le prix de l’autonomie

Aménagements du logement en cas de handicap et de mobilité réduite. L'autonomie est primordiale.

Handicap congénital, accident de la vie ou maladie invalidante sont les principales raisons qui nécessitent l’aménagement du logement afin préserver l’autonomie.

Aménagements du logement en cas de handicap et de mobilité réduite.

Tout d’abord il faut dire que la situation de handicap peut parfois survenir à la naissance (handicap congénital). Ensuite, l’handicap peut parfois résulter d’un accident de la vie (accident de la circulation, accident domestique ou accident du travail). Ou bien être la conséquence d’une des nombreuses maladies invalidantes (Sclérose en plaques, maladie de Charcot, maladie de parkinson …). De ce fait, affronter la vie quotidienne peut devenir un parcours du combattant. Et même se transformer en enfer pour les personnes en situation de handicap lorsque l’aménagement du logement n’est pas réalisé.

Qu’est-ce qu’un handicap ?

D’abord, la notion de handicap regroupe plusieurs catégories selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En effet pour l’OMS, une personne en situation de handicap voit son intégrité physique ou mentale passagèrement ou définitivement diminuée. Notons que les raisons peuvent être congénitales, liées à l’âge ou consécutive à un accident. De ce fait, l’autonomie, l’aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi se trouvent compromises.

Certes il s’agit d’une vaste définition. Mais pour l’OMS, le handicap regroupe les personnes qui ont un handicap auditif, visuel, moteur, psychique et mental.

Etre capable autrement…

Il est à noter que le contraire d’une personne en situation de handicap se dit « personne valide ». Autrement dit, une personne en situation de handicap est une personne qui n’est pas valide. C’est la raison pour laquelle circule l’idée qu’une personne en situation de handicap ne serait pas une personne « capable » comme le sont les valides.

À vrai dire, nous préférons dire que nous sommes capables autrement et parfois même plus capables que les autres. Tout d’abord, notre débrouillardise et notre imagination nous permettent de quitter la perception validiste et capacitiste que le monde peut avoir de nous. Ensuite, cette perception idiote de notre réalité entraine des attitudes discriminatoires trop rependues. Elle nous place hors de la norme sociale et participe donc à notre exclusion sociale !

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Qu’est-ce que la mobilité réduite ?

En règle générale, la mobilité réduite est le fait d’avoir des difficultés dans ses mouvements et dans ses déplacements. Que ce soit de façon temporaire ou définitive. Cela dit, l’autonomie devient difficile, voire impossible sans l’aide d’un tiers pour tous les « PMR » sans aménagement du logement.

La mobilité réduite peut être temporaire ou définitive et nécessite souvent des aides à la marche.
Fauteuil roulant, déambulateur et cannes de marche accompagnent souvent les personnes à mobilité réduite.

À ce jour, la France compte 12 millions de personnes handicapées avec 80 % d’entre elles qui ont un handicap invisible. Mais 67 % disent éprouver des difficultés pour se déplacer. Globalement cela représente plus de 8 millions de personnes. (Source : handicap.fr)

La perception belge de la mobilité réduite est différente. En effet, en Belgique on considère que 30 % de la population est dans cette situation. Autrement dit, plus de 3,4 millions d’habitants sont considérées comme personne à mobilité réduite. On retrouve dans les statistiques belges tant les personnes âgées que les personnes en situation de handicap. (Source : Portail de la mobilité en Wallonie)

Enfin, la mobilité réduite ne concerne pas uniquement le fait de pouvoir se déplacer seul c’est à dire en marchant. Il s’agit en fait de toute une série d’activités rendues difficiles pour de multiples raisons. Un état de santé, un handicap ou un environnement non adapté aux PMR en sont souvent la cause.

Ainsi, la mobilité réduite se matérialise au niveau de l’expression, de la compréhension, de l’appréhension et de l’accessibilité. En d’autres termes, il s’agit des difficultés à interagir avec les personnes, les objets et l’environnement quotidien.

Quels sont les handicaps qui entrainent une mobilité réduite ?

Pour le grand public, les Personnes à Mobilité Réduite (PMR) sont avant tout des personnes qui ont un handicap visible. D’ailleurs, fauteuil roulant, déambulateur ou cannes de marches sont trop souvent associés à la notion de mobilité réduite.

Cette vision est restrictive et très validiste car les problèmes de mobilité peuvent être tout autre. Mentionnons que que seulement 2 % des personnes en situation de handicap sont en fauteuil. Et que 80 % des handicaps sont invisibles (problèmes cardio-vasculaires, insuffisance respiratoire, déficients visuels ou auditifs etc.)

Que signifie « aménagements du logement » en cas de handicap et de mobilité réduite  ?

Comme nous l’avons écrit, notre monde est avant tout adapté aux valides. Lorsqu’une personne est confrontée aux problèmes d’autonomie liés sa situation de handicap, l’aménagement du logement est impératif afin de surmonter les difficultés engendrées par une mobilité plus réduite.

En effet, l’aménagement du logement consiste à adapter et améliorer le confort et la sécurité des personnes en situation de handicap pour leur permettre de vivre comme elles le souhaitent.

C’est dans ce but que des points doivent faire l’objet d’une attention particulière lorsqu’on envisage l’aménagement d’un habitat pour une personne à mobilité réduite.

Aménagement du logement en fonction du handicap.

Chaque personne concernée, en fonction de son type de handicap, présente des besoins spécifiques en ce qui concerne l’aménagement de son logement. D’autre part cette adaptation sera plus difficile si le handicap apparaît de façon soudaine (Accidents de la circulation, Accident Vasculaire Cérébral…).

En ce qui concerne les personnes avec un handicap congénital, la question de l’aménagement du logement est toute autre. En effet, ce sont principalement les parents qui s’inquiètent d’adapter leur maison à la situation de leur enfant. Et une fois adulte, ce dernier aura complétement intégré l’idée que son habitation doit être adaptée à ses besoins.

Notons que la qualité de vie des PMR peut être considérablement être dégrader pour de multiple raisons. Présence d’un escalier, plan de travail trop élevé, salle de bain inaccessible sont des exemples courants.

Maison plain-pied, à étage ou appartement

Aménagements du logement en cas de handicap et de mobilité réduite. L'autonomie est primordiale.

L’arrivée du handicap coïncide rarement avec l’emménagement dans un nouveau logement. Mais habiter dans un logement plain-pied facilite considérablement le quotidien d’une personne en situation de handicap.

Une habitation à étage impose de plus nombreuses et couteuses adaptations. Malheureusement, il faut généralement faire avec l’habitation dans laquelle on réside. Et bien souvent affronter un lieu de vie totalement inadaptés au handicap.

À vrai dire il arrive parfois, en fonction du handicap, qu’un aménagement simplifié suffise. Effectivement, la simple réorganisation des lieux de vie peut être une solution facile et peu coûteuse. Déplacer le mobilier pour réorganiser les pièces et supprimer les obstacles font souvent partie des premières étapes.

Enfin, il ne pas oublier l’un des points essentiel qu’est l’accès à l’habitat. Une porte d’entrée trop lourde ou une simple petite marche positionnée à l’entrée du domicile peuvent devenir très problématique.

Il faut aussi dire que dans le cas d’un appartement situé à l’étage, l’accès au logement passe obligatoirement par l’utilisation d’un ascenseur. D’autre part, les immeubles récents disposent d’ascenseurs qui répondent aux dernières normes d’accessibilités, ce qui n’est pas toujours le cas des immeubles anciens.

De plus grands espaces pour mieux circuler en fauteuil-roulant dans l’habitat.

Lorsqu’une personne se déplace en fauteuil-roulant, il est impératif de prévoir des espaces suffisants entre les meubles pour qu’elle puisse circuler sans contrainte. Soyez bien attentif, toutes les chaises-roulantes ne sont pas de la même dimension. Ainsi, un fauteuil-roulant manuel prend moins de place qu’un fauteuil-roulant électrique. Quoiqu’il en soit le fauteuil manuel est plus léger et il peut être pliant pour faciliter son rangement. Un fauteuil électrique aura la caractéristique d’être plus lourd et moins souvent moins maniable.

De nombreuses prises électrique disponibles.

Un fauteuil-roulant électrique nécessite que ses batteries soient rechargées. Son autonomie varie selon plusieurs facteurs comme la capacité de la batterie ou la pression des pneus. Il faut donc veiller à ce que les prises électriques soient suffisantes et disposées de manière à être facilement accessible.

Il faut également penser à fixer sur le mur ou au sol l’ensemble des fils électriques et autres rallonges qui traversent les pièces. Elles peuvent être sources de difficultés à circuler librement.

Une cuisine accessible et sans contraintes.

Lieu incontournable pour se donner du plaisir, la cuisine est un lieu essentiel de l’habitat et elle doit faire l’objet d’une adaptation pour la rendre accessible.

Lorsqu’on est confronté à une situation de handicap, il vaut mieux envisager les activités culinaires en position assise. Il va donc falloir prévoir un espace sous les différents plans de travail (la table, l’évier, le four …). Cela permettra d’y glisser un fauteuil-roulant ou une chaise adaptée. Ces modifications permettront d’éplucher aisément les légumes, de préparer les plats et de faire la vaisselle en position assise.

Enfin, il existe des élévateurs de plans de travail qui disposent d’un réglage manuel ou électrique. Celui-ci permet de positionner le plan de travail en fonction de la hauteur de votre fauteuil-roulant.

Une salle de bain accessible et modulable

L’adaptation de la salle de bain doit impérativement tenir compte du type de handicap. Chaque handicap dispose de spécificités différentes : « un handicap n’est pas l’autre ». De multiples équipements permettent l’adaptation de la salle de bain. Certains sont essentiels alors que d’autres le sont moins.

L'aménagement de la salle de bain est essentiel pour préserver l'autonomie des personnes à mobilité réduite.

1 – Une douche adaptée

Par soucis de facilité, la baignoire doit impérativement être remplacer par une douche. Une douche à l’italienne (avec un receveur extra-plat) au ras du sol facilitera l’accessibilité. Mais si vous souhaitez tout de même avoir une baignoire, sachez qu’il existe des équipements spécifiques et adaptés aux situations de handicap. Munie d’une porte, ces baignoires permettent un accès facile sans enjambées.

Notons que cette solution est plus couteuse que la simple douche à l’italienne. On peut aussi, en fonction des besoins, prévoir un siège de douche, des barres d’appui (d’une couleur autre que celle du mur), un carrelage adapté et un tapis de douche antidérapant.

2Un lavabo accessible

Le lavabo doit pouvoir être utilisé en chaise-roulante ou en station assise. Pour les personnes qui peuvent rester debout, les barres d’appui de chaque côté du lavabo restent un aménagement peu coûteux et généralement assez facile à mettre en place.

3 – Des toilettes surélevées

Les toilettes doivent être surélevées (parfois un simple rehausseur suffit) pour permettre d’y accéder avec plus de facilité. Ici aussi, il est important de ne pas oublier les barres d’appui, toujours de couleurs différentes du mur. Selon leurs positionnements et le volume de la pièce, des barres d’appui rabattables peuvent être installées pour libérer plus d’espace.

La domotique au service de la mobilité réduite

L’installation domotique pour la personne à mobilité réduite à la maison offre des solutions qui améliorent le confort et la sécurité des personnes en situation de handicap. Elle permet le contrôle des équipements de la maison mais elle participe aussi à alerter les bonnes personnes en cas de danger, d’un malaise ou d’une chute.

On retrouve des dispositifs permettant de gérer les lumières, les volets, l’interphone, l’ouverture des portes, l’utilisation de la télévision et de la musique etc. Tout ces équipements sont gérables sans avoir à se déplacer grâce aux nouvelles technologies. Il est possible de « piloter » ces équipements via son smartphone ou sa tablette, ou par commande vocale ou simplement via une télécommande traditionnelle.

Enfin, l’aspect sécurité est très important. Lorsque la personne en situation de handicap vit seule, il faut veiller à ce que des systèmes automatiques d’appels et d’alarme soient prévus. En effet, une simple chute peut avoir des conséquences graves et l’intervention rapide d’une personne de l’entourage ou des services d’urgences peuvent s’avérer salvateurs.

Ces dispositifs doivent être discutés avec un conseiller expert qui analysera les besoins et gérera l’installation des dispositifs choisis.

Rôle de l’ergothérapeute dans la réflexion sur l’aménagement de l’habitat pour personne à mobilité réduite.

Lors de la réflexion sur l’aménagement de leur habitat, il est conseillé aux personnes à mobilité réduite de faire appel à un(e) ergothérapeute.

En ce domaine son expertise des contraintes rencontrées par les P.M.R permet d’analyser point par point les besoins d’aménagement et d’avoir des contacts avec des installateurs spécialisés. Ainsi, l’étude du projet, le suivi et la coordination des aménagements adaptés à la situation de la perte d’autonomie seront facilités et contrôlés.

Des aides publiques à l’aménagement de l’habitat pour personnes à mobilité réduite.

La situation en France

À ce jour il existe 5 types d’aides pour financer les travaux d’accessibilité d’un logement accueillant des Personnes à Mobilité Réduite (PMR) :

  1. L’allocation aux Adultes Handicapés (AAH) si le handicap est d’au moins 80% (Montant maximal 900 €).
  2. La Majoration pour la Vie Autonome (MVA) : Elle s’élève à 104.77 € (sous conditions).
  3. La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) : De l’aide d’une tierce personne, à la formation en passant par l’accessibilité du logement (ou du véhicule), la PCH est une aide personnalisée qui sert à financer la perte d’autonomie.
  4. Le complément de ressource : Il s’élève à 179,31 € dans la mesure où la personne en situation de handicap à une incapacité d’au moins 80% et une capacité de travail de moins de 5%.
  5. Le crédit d’impôt sur le revenu : Il permet de financer une partie des équipements du logement.

La situation en Belgique francophone (Wallonie)

À l’heure actuelle, l’aide individuelle à l’intégration regroupe les interventions financières de l’Agence pour une Vie de Qualité (AViQ) dans le coût d’aménagements, les aides techniques et de certaines prestations de services qui permettent aux personnes ayant d’importantes limitations fonctionnelles entraînant de graves difficultés pour réaliser les activités essentielles de la vie quotidienne, de mener une vie la plus autonome possible.

Notons que les conditions d’intervention et les modalités d’intervention d’aide individuelle à l’intégration des personnes handicapées fixées aux articles 784 à 796/6 du Code Wallon de l’Action sociale et de la Santé ont été établies à partir du cadre de référence qu’offre la Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF), élaborée par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.). On retrouve dans ces aménagements les aides techniques ainsi que les aides aux aménagements et adaptations de maisons (comme l’adaptation des pièces de vie, les lits et sommiers électriques, les sièges-lifts, les barres et poignées d’appui, les dispositifs électriques d’ouverture et de fermeture des portes, les monte-charge et plateformes élévatrices, les élévateurs d’escaliers).

Pour en savoir plus sur les différentes aides à l’aménagement du logement pour les personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite :

AVIQ – Agence pour une Vie de Qualité

  • Adresse : Rue de la Rivelaine, 21 – 6061 Charleroi – Belgique
  • Téléphone : (+32) 071 33 79 50
  • Site Internet : www.aviq.be

ANH – Agence Nationale de l’Habitat

  • Adresse : 8 Avenue de l’Opéra – 75001 Paris – France
  • Téléphone : (+33) 0806 70 38 08
  • Site Internet : www.anah.fr

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