Vivre avec la tétraplégie

C'est à la suite d'un accident que Martin Petit est devenu tétraplégique. Sous le pseudo "Step by Wheel", Martin est devenu Youtuber et compte une communauté de plus de 32 000 abonnés.

C’est à la suite d’un accident que Martin Petit est devenu tétraplégique. Sous le pseudo « Step by Wheel », Martin est devenu Youtuber et compte une communauté de plus de 32 000 abonnés.

D’abord, vivre avec la tétraplégie, c’est vivre avec un handicap.

Pour commencer, voici la définition de la tétraplégie ou quadriplégie qui est la paralysie des bras et des jambes provoquée par des lésions au niveau de la moelle épinière. Aussi, la perte de motricité peut être partielle ou totale et celle-ci peut être temporaire ou définitive.

Elle se manifeste essentiellement par l’absence de mouvement suite à une perte de contractilité des muscles. Cela dit, cette atteinte motrice s’accompagne généralement de troubles sensitifs ou encore de troubles du tonus. Ensuite la tétraplégie peut être flasque ou spasmodique.

À savoir que les principales causes de la tétraplégie sont les accidents sur la voie publique comme les accidents de voiture. Mais les accidents liés à la pratique d’un sport peuvent également en être responsable. Mentionnons que certaines pathologies et infections sont susceptibles de développer une tétraplégie progressive.

Vivre avec la tétraplégie pour devenir plus fort que le handicap

Les conséquences sur la vie quotidienne lorsque l’on est tétraplégique sont importantes…

À ce propos, c’est suite à un accident de plage, le 21 août 2017, que Martin Petit est devenu tétraplégique avec une atteinte motrice partielle. Ainsi, il nous raconte son combat sur les réseaux sociaux, sans jamais se plaindre… Martin est d’ailleurs devenu le premier youtubeur tétraplégique français ! Il nous raconte comment vivre avec la tétraplégie

Le handicap, ça n’arrive pas qu’aux autres !

Martin Petit répond à nos questions sur la tétraplégie

Bonjour Martin,

En août 2017, sur une plage des Landes, à Seignosse, vous plongez dans un océan « sans vagues », vous vous brisez la nuque contre le sable.

À ce propos, vous avez accepté de répondre à notre interview et je vous en remercie vivement. Désormais vous militez pour l’inclusion sur les réseaux sociaux, vous parlez ouvertement du handicap et sensibiliser le plus grand nombre.

Cependant, vous dites : « Je ne sais pas si je remarcherai un jour. Mais je sais que je ne veux pas mettre toute mon énergie à attendre un éventuel miracle. » Vous allez nous raconter à travers ce partage, avec vos mots (et vos maux) comment se passe votre quotidien en tant que tétraplégique…

Afin de consulter le site de l’AAVAC,  » l’Association d’Aide aux Victimes d’Accidents Corporels  » cliquez ici >>

A l’annonce de la tétraplégie, comment avez-vous réagi ?

Lorsqu’un tel traumatisme vous arrive, il y a deux choix : accepter ou renoncer. De surcroît, c’est un peu plus compliqué que cela, les émotions se mélangent… mais j’ai été partagé entre la fatalité et l’espoir !

C’est pourquoi entrer tout de suite dans une démarche de combat est primordial. J’ai compris qu’il allait falloir se battre face à ce chamboulement de vie. Ensuite, j’ai énormément pensé, j’ai pris du recul, j’ai tout fait pour dompter ma tristesse. Globalement, le temps est le remède le plus important pour aller mieux. 

La nécessité de se laisser le temps nécessaire et ne penser qu’à soi. On peut avoir tout le soutien du monde, on est seul face à cette tragédie. Celle-ci peut cependant se « transformer en poésie » si on met tout en œuvre pour y arriver !

Il est évident, j’ai très vite été combatif même si j’ai longtemps été rattrapé par un désespoir face à une situation qui me paraissait insurmontable.

Afin de consulter l’article «  Handicap et aménagement du logement : le prix de l’autonomie  » cliquez ici >>

Vivre avec la tétraplégie : hospitalisation et rééducation

Vivre avec la tétraplégie : hospitalisation et rééducation

Tout d’abord, j’ai passé une année complète à l’hôpital et 10 autres mois en centre de rééducation. Après les 3 semaines passées en réanimation, on m’a rapidement fait commencer la rééducation. J’ai commencé dans un centre sur la côte basque à Marienia puis à la tour de Gassies. C’est la procédure classique.

Au départ, vivre avec la tétraplégie et l’accepter n’a pas été simple. C’est dans ce centre que j’ai réfléchis à mon avenir, que j’ai réappris les choses essentielles de la vie. C’était une étape nécessaire, à mon sens, pour imaginer la suite…

Vivre avec la tétraplégie, est-ce compatible avec le sport ?

Voilà déjà quelques semaines, j’ai repris le sport. Notamment grâce à des gants adaptés pour palier à mon manque de préhension dû à ma tétraplégie. Les salles sont fermées en ce moment, mais je me suis mis en tête de faire 2/3 séances de musculation par semaine. Je vais chez le kinésithérapeute 2 fois par semaine pour entretenir mon corps et me sentir mieux.

Avez-vous été bien entouré ?

Merveilleusement ! Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en partie grâce à ma famille, mes amis, mes anciens collègues, mes camarades de promo et tous ceux qui ont croisé ma route.

Les réseaux sociaux m’ont également beaucoup apportés. J’ai reçu de nombreux messages qui m’ont permis d’aller certainement plus vite sur le chemin de la résilience.

Comment s’organise vos journées ?

Je suis chanceux, je peux m’organiser comme je veux. Je suis mon propre patron, je m’organise en fonction de ma fatigue et de mes envies. Mon quotidien est rythmé entre la création de contenu, mon emménagement et la décoration de mon lieu de vie. Ma nouvelle vie se met en place…

Ensuite, j’essaye de m’accorder du temps avec différentes personnes. Comme on pouvait s’y attendre, j’adore rencontrer des gens et ça nourrit en moi beaucoup de réflexions. J’ai également des projets qui continuent à grandir et je me rapproche de l’associatif pour leur faire profiter de ma visibilité sur les réseaux et leur partager mes idées.

Quel message souhaitez-vous faire passer au travers des réseaux sociaux ?

Il faut aller de l’avant !

D’une façon générale, les réseaux sociaux ont été une source de soutien incroyable. Le fait d’être entendu a été une véritable thérapie pour moi et l’écriture a été un véritable exutoire.

C’est la raison pour laquelle je veux faire passer un message d’espoir et de réflexion sur la vie en général. J’éprouve beaucoup de satisfaction à être utile à la société en indiquant une éventuelle « marche à suivre », nous avons tous un rôle à jouer. Si je peux véhiculer des idées qui permettent de faire avancer la cause du handicap, j’en suis très heureux.

Etre utile est important pour donner des réponses aux personnes qui seraient confrontées à un accident similaire… Je me suis moi-même posé tellement de questions avant de redémarrer réellement cette nouvelle vie.

Vivre avec la tétraplégie

Vos publications sur les réseaux, est-ce une manière de surmonter le traumatisme ?

Autrement dit, elles m’ont permis de m’extérioriser, de mettre des mots sur mes maux. De peut-être mieux les analyser, mieux les comprendre et apprendre à les combattre. Ça rejoint aussi ma volonté de faire le bien et de me servir intelligemment de mon histoire pour faire parler de la cause du handicap. J’ai la chance d’être entendu et c’est une chance que d’autres n’ont pas. C’est une forme de responsabilité que j’ai, vis-à-vis de tout cela.

En novembre, dans l’émission « ça commence aujourd’hui » sur France 2

Vivre avec la tétraplégie, est-ce l’aventure et le dépassement de soi chaque jour ?

Le dépassement de soi, il nous est quotidien. J’ai été obligé de me faire violence pour faire au mieux avec ce que j’avais.

Plus précisément, le fauteuil roulant n’est aucunement un frein à mon épanouissement et à l’aventure. Je suis parti en Corse deux semaines cet été, j’ai sûrement fait plus de choses qu’une personne valide ! J’ai fait du buggy, du quad, du jet ski, du parachute ascensionnel ou encore de la plongée. Il faut oser ! Le fait de côtoyer des personnes qui proposent ces activités et qui s’adaptent, rendent les activités accessibles et c’est extraordinaire.

Comment s’est mis en place le processus de résilience qui s’impose de lui-même ?

Globalement, le temps…  Mais aussi les objectifs de vie. Pour ces raisons, je pense qu’il faut lui donner un sens, quel que soit notre état, valide ou handicapé. C’est long car plus rien n’a de sens quand on se retrouve cloué dans un fauteuil roulant.

Pour ma part, j’ai redonné du sens à ma vie, grâce à la volonté de pouvoir être utile aux autres et de les aider, directement ou indirectement par mon témoignage. De nombreux retours m’ont fait chaud au coeur. Paradoxalement, je sais davantage où je vais depuis que je ne suis plus en pleine possession de mes moyens.

Que pourriez-vous dire à ceux qui vivent le même handicap ?

En premier lieu pensez à vous ! Par exemple, définissez les choses qui vous font du bien, et vous devez foncer vers celles qui vous font vibrer.

Dans la mesure où vous irez au bout des choses… vous vous rentrez compte, sans nul doute, que rien n’est impossible, vous éprouverez beaucoup de fierté d’y être arrivé !

 » Vivre avec la tétraplégie OK , mais surtout Kiffez la vie ! « 

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